Journal Libération du Vendredi 4 Avril:
" «Le blocus, c’est antidémocratique, mais on ne peut pas faire autrement. Si on pouvait dialoguer et qu’on nous redonne nos postes [d’enseignants, ndlr], ce serait mieux», Adrien, 16 ans, en première ES (économique et social) au lycée Eugène-Delacroix de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), a laissé ses camarades aller, hier, à la manifestation parisienne. Lui est resté avec un petit groupe pour maintenir le blocus : «Demain on le lève. Car il y a des dons de sang dans le lycée, et les terminales doivent rendre des papiers pour leur inscription après le bac. Mais s’il n’y a rien, on repartira.»
Relais. Le lycée Eugène-Delacroix est bloqué depuis mardi. «On nous supprime 9 postes à la rentrée, ça veut dire qu’on va se trouver à 40 par classe, explique Adrien, et l’option hébreu va sauter. Alors que la culture ça compte, on s’est fait avec ça.» Comme la grande majorité des lycéens mobilisés, il n’appartient à aucune organisation. Il est simplement révolté devant la réduction drastique du nombre d’enseignants : «Qu’au moins on remplace nos profs qui partent en retraite.»
Alors que la mobilisation des enseignants contre les 11 200 suppressions de postes dans l’Education à la rentrée 2008 marque le pas, celle des lycéens ne faiblit pas. Comme si les élèves prenaient le relais de leurs professeurs pour défendre leurs conditions d’enseignement.
Ils étaient ainsi encore plusieurs milliers - plus de 15 000 selon les organisateurs, 6 700 selon la police - à manifester hier à Paris mais aussi à Toulouse. Très minoritaire comme le répète le ministre de l’Education, Xavier Darcos, - «moins de 2 % des lycées sont touchés» -, le mouvement a plutôt tendance à s’étendre, notamment en Ile-de-France - avec 20 % de lycées dans la bataille, selon Darcos. Parti des académies de Créteil et de Versailles, il touche désormais Paris, mais aussi Blois, Montpellier, Marseille.
Avant d’aller manifester, Sarah, en terminale L au lycée Colbert à Paris, participait hier au blocage de son établissement où l’épreuve orale de TPE (travaux personnels encadrés) a dû être annulée, une note qui compte pour le bac. «Chez nous l’option arts plastiques est menacée, assure-t-elle, même si je quitte l’Education à la fin de l’année, je suis solidaire avec les autres qui sont dans les classes suivantes.» A Colbert, deux postes disparaissent l’an prochain et une classe de première S (au total 66 heures d’enseignement hebdomadaires). "
Soyez solidaire avec ceux qui veulent faire le blocus, même si vous êtes en Terminale et que vous avez le Bac à la fin de l'année! Pensez aux autres qui auront les suppression des options et l'augmentation du nombre d'élèves par classe.
Merci.